le collège des coeurs brisés

L'autre jour, je papotais avec une des chouchoux. Je lui parlais de mes peines et tout ça. Elle me parlait de sa vie. Elle me disais entre deux bouchées de pates al pesto que toutes nos histoires d'amours étaient conditionnées par la première. Par la toute première, le premier coup de coeur au collège ou au lycée ( voir avant pour les redoublants multirécidivistes).

Alors elle m'a raconté la sienne, et puis j'ai repensé à mon premier coup de coeur à moi.

C'était un garçon - parce que les filles pour qui j'avais un coup de coeur à l'époque devenaient mais meilleures copines.. ( je n'étais pas encore la dépravée que je suis aujourd'hui ( ou que j'aimerais être ..)  et mon éducation judéo-chrétienne n'avait pas ouvert mes horizons  ) ( houlala, ça fait tout plein de parenthèses , ça me rappelle les factorisations en maths )

Bref il s'appelait Damien. Il était dans ma classe en 5ème et il avait redoublé déjà 2 fois, il avait une mobylette. Même pas une 103 SP hein, une 101 vert foncé je crois. Et puis un casque blanc. C'était un peu le rebelle de la classe, brun ( tiens, déjà !!!) les yeux ténébreux, et il portait une bague ( ce qui à l'époque pour un garçon était très rare donc top craquant). il était beau. Il avait 14 ans moi j'en avait presque 12 ( putain ça fait 21 ans ) . J'étais genre 1ère de la classe. Genre pas du tout son genre quoi . J'étais innocente comme l'enfant qui vient de naître. C'est devenu mon ami. Ma meilleure copine de l'époque : Chantal ( si si je vous jure, elle s'appelait Chantal et en plus son nom de famille finissait en " us " ) était une rebelle et une redoublante et une pétasse il faut le dire

Forcément , j'étais raide dingue de lui, je ne lui ai jamais dit, et il est sorti avec qui ? je vous le demande .  la pétasse. Sauf, que chiante comme elle était, il me téléphonait ( à l'époque, y avait pas de portable, alors c'était plus compliqué..) en me disant qu'elle était chiante ( pas un scoop) et qu'il préfèrait faire un tennis avec moi plutôt que de la voir. Il venait me chercher avec sa mobilette, moi je prennais mon vélo et je m'accrochais à son épaule pour aller plus vite. Et on allait faire du tennis. Quelque fois c'était du roller.C'est lui qui m'a apprit à faire de la mob. J'aurai fait n'importe quoi pour passer un après midi avec lui. Un jour, je me souviens, il m'avait emmené sur le toit du palais des Congrès de notre petite bourgade pour jeter des boules puantes sur les gens qui passaient. Activité des plus ridicule mais qui, à l'époque me paraissait d'un romantisme absolu et en totale oposition à mon éducation bourgeoise,  donc délicieuse.

Je crois qu'il a quitté la pétasse pendant les grandes vacances. Et moi, j'étais tellement timide que je ne lui ai jamais dit et j'ai commencé à prendre un peu de distance parce que j'étais mal à l'aise.  Et puis il est parti, il a changé d'école ( je me demande s'il s'est pas fait virer d'ailleurs ). Je ne l'ai jamais revu.
L'autre jour, par curiosité j'ai regardé dans l'annuaire. Il habite toujours dans ma ville natale.
Il habite à deux rues de chez ma soeur.

Comments

[Master DeLaLouze]

eh eh!... je tombe par hasard sur ce billet (j'arrive de chez coton tige) : tu vas bien sûr céder à la tentation et aller le voir?!?? Ou l'appeler, au moins?!!

Elle m'a fait faire un bon dans le temps, ta petite histoire... Je te remercie. J'ai bien voyagé dans mon enfance, ça m'a fait sourire...

;-)